Quelles sont les alternatives au riba ?

L'équipe Perenys
Jun 2025

Dans une société basée sur riba (intérêts bancaire) comme la nôtre beaucoup s’interrogent : Investir, est-ce halal ? Et comment investir de manière halal ?

Contrairement à une idée reçue, l’islam n’interdit pas le profit ni l’enrichissement, tant qu’ils respectent des règles éthiques et spirituelles. Il propose même une véritable architecture financière alternative, fondée sur la transparence, le partage des risques et l’utilité économique réelle.

Dans cet article, nous présentons les principaux mécanismes de la finance islamique qui permettent d’épargner, d’investir et de financer des projets sans riba, en conformité avec les valeurs musulmanes.

La logique générale : partage du risque, transparence et utilité

La finance islamique repose sur 5 principes structurants, issus des sources islamiques et encadrés par la charia :

  1. Interdiction du riba (intérêt)
    Aucun gain ne doit être garanti à l’avance, sans risque ou contrepartie réelle.

  2. Interdiction du gharar (incertitude excessive)
    Les contrats doivent être transparents et clairs. Toute ambiguïté majeure est prohibée.

  3. Interdiction de la spéculation (maysir)
    L’argent ne doit pas être utilisé comme un outil de pari ou de jeu de hasard.

  4. Adossement à l’économie réelle
    Les transactions doivent porter sur des actifs tangibles ou des services réels, utiles à la société.

  5. Partage des profits et des pertes
    Le risque doit être équitablement réparti entre les parties impliquées.

Ces principes donnent naissance à une série de contrats islamiques conformes, tels que la murabaha, la musharaka, la mudaraba ou encore l’ijara.

1. La murabaha : financement avec marge bénéficiaire

Définition : c’est une vente avec marge déclarée. L’institution achète un bien pour le compte du client, puis le lui revend à un prix connu d’avance, payable comptant ou à crédit.

Exemple concret : un particulier souhaite acheter un véhicule. La société de finance islamique l’achète à 10 000 € et le revend à 11 000 €, payables en 12 mois.

Pourquoi c’est halal :

  • L’opération repose sur un bien réel.

  • Le prix est fixé au moment du contrat, sans variation liée au temps.

  • Il n’y a pas de rémunération du temps, mais une marge commerciale connue.

2. La musharaka : partenariat en capital

Définition : c’est une association où deux ou plusieurs parties apportent des fonds ou des compétences, et partagent les bénéfices (ou les pertes) selon des modalités préalablement définies.

Exemple concret : deux entrepreneurs investissent dans un restaurant. Chacun apporte 50 % du capital. Les bénéfices sont répartis 60/40 selon l’accord.

Avantages :

  • Encourage l’entrepreneuriat éthique,

  • Renforce le partage des risques,

  • Crée un lien réel entre l’investisseur et l’activité économique.

3. La mudaraba : partenariat gestion / capital

Définition : un investisseur apporte un capital et une autre personne gère le projet. Les bénéfices sont partagés, les pertes sont supportées uniquement par l’apporteur de fonds (sauf faute de gestion).

Utilité :

  • Permet de financer des entrepreneurs qui n’ont pas de capital mais une expertise,

  • Repose sur la confiance, la compétence et la transparence.

4. L’ijara : location avec option d’achat

Définition : l’ijara est une location d’un bien (souvent immobilier ou équipement) avec ou sans option d’achat à terme.

Exemple : une famille loue une maison via un contrat d’ijara. Chaque mois, elle paie un loyer et, à la fin du contrat, devient propriétaire du bien.

Pourquoi c’est halal :

  • Le contrat repose sur un usage réel d’un bien,

  • Il n’y a pas d’intérêt sur un prêt d’argent,

  • Le transfert de propriété est prévu par contrat, sans riba.

5. Le qard hassan : prêt sans intérêt

Définition : un prêt accordé gratuitement, dans un but solidaire, sans recherche de profit.

Utilité :

  • Idéal pour des cas de besoin ponctuel ou humanitaire,

  • Encourage la fraternité économique au sein de la communauté.

Bien que non lucratif, le qard hassan reste hautement valorisé en islam, et son mérite spirituel est immense.

Pourquoi ces alternatives sont-elles essentielles aujourd’hui ?

L’objectif n’est pas seulement d’éviter l’interdit, mais de repenser la relation à l’argent :

  • Revenir à une économie où l’argent sert l’humain, pas l’inverse,

  • Encourager des relations équilibrées entre les partenaires économiques,

  • Créer un système où le profit est mérité, car issu d’une activité réelle, utile et partagée.

La finance islamique offre ainsi une réponse concrète aux limites de la finance conventionnelle : spéculation, crise de la dette, exclusion financière, etc.

Bien que les contrats de finance islamique soient clairement définis en théorie (et largement utilisés dans certains pays comme la Malaisie ou les pays du Golfe), leur disponibilité en France reste extrêmement limitée. À ce jour, seule une poignée d’acteurs proposent des solutions conformes. Par exemple, 570easi propose un contrat de type murabaha pour le financement immobilier.

À retenir

  • L’islam n’interdit pas le profit, mais il interdit le profit garanti sans effort ni risque (riba).

  • Des contrats existe en finance islamique mais l’offre reste limité en France

  • Ces mécanismes sont ancrés dans l’économie réelle, équitables et conformes aux valeurs de justice et de responsabilité.



Prochain article à lire : Le riba à travers les civilisations : judaïsme, christianisme et islam

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Jun 2025